Marion Saint-Michel, psychologue clinicienne et diplômée en sciences politiques, dresse un constat alarmant sur l’évolution de notre système politique dans son livre « Gouvernance perverse ». Selon elle, nous assistons à une transformation profonde de nos institutions, marquée par l’émergence d’un fonctionnement pervers qui s’infiltre progressivement dans tous les aspects de la société.
La perversion comme mode de gouvernance
La spécialiste identifie la perversion comme le mode de fonctionnement dominant de notre gouvernance actuelle. Cette perversion se caractérise par des objectifs non déclarés, souvent contraires aux intérêts des populations, et par l’utilisation d’un vocabulaire trompeur. « Quand vous écoutez un pervers, il faut tout retourner », explique-t-elle, soulignant que les promesses officielles masquent souvent des intentions opposées.
Cette dynamique perverse s’est développée depuis 30 à 40 ans, s’infiltrant d’abord dans les relations personnelles et professionnelles avant de gagner la sphère politique. Le phénomène crée ce que Marion Saint-Michel nomme « la contagion perverse », où la perversité engendre elle-même davantage de perversité.
Manipulation du langage et ingénierie sociale
L’une des caractéristiques principales de cette gouvernance perverse réside dans la manipulation du langage. L’exemple de la loi sur « l’aide à mourir » illustre parfaitement ce mécanisme : sous un intitulé apparemment bienveillant se cache une réalité bien différente de ce que le terme suggère.
Cette manipulation s’étend à d’autres domaines, notamment écologiques. Marion Saint-Michel évoque le concept d’« escrologie » pour dénoncer les fausses solutions écologiques, comme les voitures électriques dont les impacts environnementaux réels sont soigneusement occultés. Elle souligne que ces politiques servent souvent d’autres intérêts que ceux officiellement proclamés.
La technique de la double contrainte
La psychologue met en lumière l’utilisation systématique de la double contrainte, technique bien connue en psychopathologie. Cette méthode consiste à placer les individus face à des injonctions contradictoires, créant une dissonance cognitive qui favorise la soumission. Le fameux « en même temps » présidentiel illustre parfaitement cette stratégie.
Cette confusion volontairement entretenue pousse les citoyens à cesser de réfléchir par épuisement mental, les rendant plus dociles face aux directives gouvernementales, même lorsque celles-ci sont incohérentes.
L’effondrement du lien social
Marion Saint-Michel observe une destruction méthodique du tissu social traditionnel. Les liens intergénérationnels se délitent, les communautés locales s’affaiblissent, et les individus se retrouvent de plus en plus isolés. Cette atomisation de la société facilite le contrôle des populations en empêchant la formation de solidarités naturelles.
La spécialiste souligne que cette fragmentation n’est pas accidentelle mais répond à un projet délibéré visant à créer des individus déracinés, interchangeables et donc plus facilement manipulables.
Résistance et reconstruction
Face à ce constat, Marion Saint-Michel prône deux approches complémentaires. D’une part, l’action politique concrète sur des sujets précis qui touchent directement les citoyens, comme l’illustre le succès du mouvement contre les zones à faibles émissions. D’autre part, un travail de renforcement moral des populations par la création de liens authentiques et non manipulatoires.
Elle distingue clairement l’« ingénierie sociale », qui vise à manipuler les comportements, de l’« action sociale », qui propose des espaces de liberté sans agenda caché. Les cafés associatifs, les initiatives locales de proximité représentent autant d’alternatives à un système devenu oppressant.
L’apprentissage de la liberté
Pour la psychologue, la liberté ne s’improvise pas mais s’apprend progressivement par l’exercice de la responsabilité. Cette reconquête passe nécessairement par un retour aux sources philosophiques et humanistes, seules capables de nous redonner les repères perdus dans le chaos ambiant.
Elle insiste sur l’importance de l’éducation parentale pour transmettre aux jeunes générations les outils du libre arbitre et de la pensée critique, l’école ne remplissant plus ce rôle fondamental.
Un optimisme fondé sur la nature humaine
Malgré la gravité de son diagnostic, Marion Saint-Michel demeure optimiste. Elle compare la résistance humaine à celle de la nature : « Si vous bétonnez une pelouse, cinq ans plus tard, j’ai des petites pousses d’herbe qui passent par des failles à peine perceptibles ». Cette force vitale, cette aspiration profonde à la liberté constituent selon elle des ressources inépuisables face aux tentatives de déshumanisation.
Son message final insiste sur la nécessité de ne pas désespérer mais de s’organiser concrètement, localement, en créant des liens authentiques entre citoyens soucieux de préserver leur humanité face aux dérives du pouvoir.
Source : Magazine Nexus
 
 






























![[Vidéo] 45 moments où Dame Nature s’est déchainée, capturés par caméra](https://cdn-0.buzzpanda.fr/wp-content/uploads/2024/10/45-fois-o-650-360x180.jpg)















 
 










